Déclaration fondatrice du Comité d'Action Révolutionnaire de Tours.

Publié le par Comité d'Action Révolutionnaire de Tours

Cette charte, conformément au principe de démocratie directe, peut être modifiée sur demande de la majorité des camarades.

Charte adoptée le 16 mars 2014.


    Le Comité d'Action Révolutionnaire se fonde sur un certain nombre de constats. Le constat de la crise économique globale, de la montée des idées réactionnaires, de l'intensification d'une politique de destruction des conquêtes sociales. Ce constat est également celui de la mascarade qu'est le système électoral actuel, destiné à perpétuer un système économique et social pourrissant, à canaliser les colères, à lui fournir des débouchés creux, vides, fermés. Ce n'est qu'une illusion de démocratie. Ce système économique, basé sur la loi du profit et sur l'exploitation, est impossible à amender et à réformer. Au contraire, aucune illusion ne saurait voiler la nécessité de le mettre à bas, tout comme l’État qui sert à le perpétuer et à le gérer.

    Le second constat est celui de la fragmentation des forces activistes, isolées, luttant en ordre dispersé, qui s'épuisent dans des combats séparés plutôt que de converger. En réaction à l'esprit de cercle et au sectarisme, ce comité veut réunir ceux et celles qui veulent lutter sincèrement autour de bases simples, mais essentielles.


Le Comité se donne trois objectifs principaux. (objectifs ambitieux mais nécessaires!)

    Il veut être en mesure d'impulser des luttes lorsqu'elles s'avèrent justifiées, indépendamment du calendrier des organisations, des élections ou des politiques instables des gouvernements. Il doit avoir son propre ordre du jour, sa capacité à intervenir dans la société, à combattre l'exploitation et l'oppression.

    Les luttes éparpillées sont vaincues dans le détail parce qu'elles ne parviennent pas à trouver une véritable unité autour de perspectives communes. Cette absence de perspectives nous place perpétuellement sur la défensive, accentue la démoralisation, empêche les forces combatives de se concentrer au point décisif. Ce point décisif, vital, ce point de rupture, nous l'appelons la politisation de la lutte sociale. Cette politisation implique de s'opposer globalement à un système, à un pouvoir, à un Etat. C'est ainsi, en visant le système de sa base à son sommet, que nous entendons faire sauter les cloisons qui séparent artificiellement les luttes, qui toutes, pourtant, posent en germe cette même question. Unifier les luttes existantes, en abattant les cloisons qui les séparent, en permettant à tous et toutes de se saisir de leurs enjeux, d'unifier nos forces, de permettre de développer des mots d'ordre unificateurs, dépassant le stade de « défiler les uns à côté des autres », ou de « faire converger les luttes », et de former un front de lutte unique.

    Soutenir les luttes où nous ne sommes pas présents, en joignant nos forces à celles mobilisées lors de leurs actions, mais également en fondant des caisses de lutte et de grève pour fournir un soutien réel à celles-ci , leur permettre de perdurer et d'atteindre leurs objectifs.


    Les objectifs du comité sont de lutter contre toutes les exploitations, et contre les oppressions de notre société.
Le but est de reconstituer un « camp du peuple » qui permette de lutter efficacement contre les attaques des capitalistes et des exploiteurs. Réunir les opprimés et les exploités, et leur donner une possibilité de combattre politiquement.                

                   

Le comité s'articule autour de plusieurs principes généraux :


- L'anti-capitalisme : Le capitalisme, basé sur la loi du profit, de la marchandise, de l'exploitation, est l'ennemi premier. Le comité se donne comme objectif de travailler de manière unitaire pour liquider ce système, et pour la mise en place d'une société où la réponse aux besoins matériels, culturels et intellectuels est le but de celle-ci, et non la recherche du profit maximal pour une poignée de profiteurs.
Nous vivons aujourd'hui une période de crise du capitalisme, une crise de première importance, qui ne fait que s'aggraver avec le temps, et continuera de le faire. Cette crise dégrade chaque jour un peu plus les conditions de vie des classes populaires, et démontre chaque jour que le capitalisme n'a pas d'avenir. Le cirque politique actuel ne nous ouvre aucune issue. Au contraire, il ne fait qu'ajouter chaque jour l'infamie au ridicule.

- L'anti-impérialisme : Le comité se joint aux luttes de libération nationale menées dans le monde par de nombreux peuples. L'unité internationale contre la domination coloniale, néo-coloniale, et l'oppression contre les peuples - en premier lieu celle exercée par l'Etat Français - est une lutte primordiale.
Nous pensons que l'action criminelle des Etats impérialistes, et singulièrement de l'impérialisme français, non contente de réduire des continents entiers à la servitude, porte la guerre partout où elle le peut. Cette menace est encore plus forte en période de crise, et peut aboutir à des conflits de grande envergure. Abattre l'impérialisme constitue pour nous un objectif indissociable de la lutte anti-capitaliste. Nous sommes donc favorables à toute action combattant la domination et la guerre impérialiste. Nous défendons le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et nous prônons l'action unie de toutes les forces progressistes et de tous les peuples du monde pour défendre cet objectif.
 
- L'anti-patriarcat : Le comité lutte contre le système patriarcal et toutes les oppressions qu'il engendre (sexisme, lesbo-bi-homophobie, transphobie, putophobie,...). Le patriarcat ne peut être combattu dans un cadre légaliste puisqu'il sert la société capitaliste. En effet, patriarcat et capitalisme sont étroitement liés, se renforcent l'un l'autre en organisant une division genrée du travail et en imposant une norme de la "famille" comme unité de production. Le patriarcat renforce les divisions au sein du peuple. A nous de les abattre.
La société patriarcale veut nous enfermer dans ses schémas. Ainsi, on nous apprend qu'une famille, c'est "un papa, une maman et des enfants", qu'il n'existe que deux genres (féminin et masculin) qui correspondent au sexe biologique de chaque individu.e, que les femmes doivent être douces, fragiles, sérieuses, qu'elles doivent s'occuper des tâches domestiques et rester dans le cadre privé ("pour leur sécurité") pendant que l'homme fort auquel elles appartiennent les protégera et se chargera d'occuper l'espace public. Nous devons nous organiser avec toutes les forces progressistes pour mettre à bas ce système de domination patriarcale.

- L'anti-fascisme : Le comité lutte contre les menées terroristes de groupes réactionnaires, contre leur influence dans la société, à travers des théories niant la réalité de l’oppression et de l'exploitation capitaliste, comme les théories du complot ou comme les mensonges perpétuels qu'ils colportent. Les théories de la division en « races », de l'infériorité ou de la supériorité de l'une sur l'autre, sont rejetées en bloc par le comité, qui s'affirme antiraciste, et prône au contraire l'unité sans frontières autour des intérêts communs, contre les ennemis communs que sont les exploiteurs.

 

    Nous ne théorisons pas un attentisme magique en un mouvement de masse qui arrivera "un jour", et va tout balayer. Annoncer le "grand soir" ne suffit pas à être un.e révolutionnaire. Le "grand soir" de demain ne doit plus servir à justifier les capitulations d'aujourd'hui ! Nous pensons que le mouvement de masse doit se structurer, se construire, s'organiser. Nous voulons aider les forces combatives à se consolider, à accumuler des forces sur la durée.


     Nous faisons le constat de l'échec de "l'extrême gauche" telle qu'on l'a connue jusqu'ici à constituer une alternative crédible contre le capital. C'est ce constat qui nous pousse aujourd'hui à rechercher des voies nouvelles. Cela ne sert à rien de vouloir fonder une ligue d'organisation, au contraire, nous voulons rassembler le plus largement possible. Cependant, cela ne nous empêche pas de trouver des allié.e.s et des « ami.e.s » parmi certaines organisations, ou certains mouvements, qui peuvent envoyer des observateurs pour assister aux réunions du comité.

    Toutefois, nous ne voulons pas d'entrisme, nous refusons que le débat démocratique soit confisqué par des fractions ou des tendances, la prise de décision doit rester le fait des assemblées et de la démocratie directe.

    Le comité rejette les théories qui visent à faire croire qu'un meilleur capitalisme est possible, qu'il est possible de l'amender, de le modifier, ou de le garder artificiellement sous contrôle. Les «excès» du capitalisme ne sont que son développement logique, et le brimer plutôt que de trouver un système qui lui soit supérieur en tout point n'est qu'un pis aller.

    De même, le comité se détourne de ceux qui se donnent comme seul objectif de faire avancer des revendications impossibles à satisfaire sous le capitalisme sous prétexte de démontrer qu'il ne le peut pas, et qui par cela tirent en arrière la lutte et la conscience politique. La nature et le caractère pourrissant du capitalisme sont des données connues, et le comité se refuse à mentir à son sujet, mais au contraire dénonce pleinement ses méfaits et énonce sa volonté de le voir s'effondrer par la lutte.


    Ce comité a un fonctionnement démocratique direct. Les tâches et travaux y seront rempli.e.s sur la base du volontariat, avec l'aval d'un mandat, révocable à tout moment par une décision de l'ensemble du comité. Nous revendiquons ce modèle de démocratie comme idéal pour toute la société.

Déclaration fondatrice du Comité d'Action Révolutionnaire de Tours.

Publié dans charte, présentation, objectifs

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