Pas d'usurpateurs dans l'antifascisme ! Pas d'alliance avec les sociaux-traîtres !

A la veille de la manifestaion en hommage à Clément Méric, il semblait important de mettre au clair un point : nous ne voulons ni du PS, ni du MJS dans nos luttes !

Le MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes) a lancé le samedi 31 mai une campagne intitulée « Engage toi avec les Jeunes Socialistes ». Leur ambition est de se mobiliser dans les villes, et les quartiers populaires, avec l'ordre de priorité suivant : « combattre l’extrême-droite, pousser la gauche à être ambitieuse et renouveler la politique ».

Il convient tout d'abord de noter le terrain d'action revendiqué par le MJS. Premièrement les centres-villes sont les fiefs de la bourgeoisie, petite bourgeoisie et des bourgeois-bohêmes, ce public visé reflète la tendance du PS à s'allier à la classe sociale à même de lui assurer un soutien massif, au vu de leur politique. La mobilisation dans les quartiers populaires est évidemment de la poudre aux yeux, qui ne pourrait faire oublier la création de Zones de Sécurité Prioritaires (Z.S.P), visant à littéralement envoyer des bandes armées, casquées et violentes dans des quartiers qui défient le pouvoir bourgeois.

Autre point à soulever, les mots d'ordres. Premièrement, leur ambition est de « pousser la gauche à être ambitieuse », nous constatons que la gauche de l'Etat français est très ambitieuse lorsqu'il s'agit d'expulser des familles de réprimer à tout va en mutilant, en emprisonnant et en s'attaquant à nos acquis sociaux (ANI, « réforme » des retraites, austérité..). Il est impossible de pousser une gauche qui n'en est pas une, qui se revendique même « sociale-démocrate ». Deuxièmement, leur ambition est de « renouveler la politique », pour ce point nous leur accordons notre confiance : Benoit Hamon, premier président du MJS est devenu ministre de l'Education Nationale, le MJS est le vivier non-assumé des futurs cadres du PS, qui renouvelleront leur politique austéritaire. Enfin, nous arrivons au point le plus important : « combattre l'extrême-droite », cette tendance se marque à Tours dans la création du Mouvement des Lycéens Antifascistes (MLA) , initié par une militante des MJS, probablement sur les conseils de « l'animateur fédéral » de la section locale. Leur antifascisme se veut républicain, pacifiste et ne s'inscrit pas dans la lutte anticapitaliste. Nous parlerons donc ici du MJS et non pas du MLA, qui se dit apolitique.

Le MJS soutient le « Front Républicain », alliance électoraliste du PS, de EELV et du PC (si on ose dire), ce « Front » vise à « rassembler les forces démocratiques » contre le Front National. Très étrangement, le PS, soutenu par le MJS, applique les idées du Front National : protectionnisme, expulsion des « étrangers » en situation irrégulière... Ces méthodes permettent de combattre le prolétariat dans sa lutte pour la Révolution. Le PS et le MJS, comme le FN veulent et assurent la sauvegarde de la « France » bourgeoise, pseudo-démocratique, tout en niant que la démocratie actuelle est au service de l'impérialisme, au service de quelques bouffons cravatés, pantins du Capital, qui se cooptent entre eux pour mieux se remplir les poches en se servant dans les caisses de l'Etat. Nous constatons donc la répression digne du Front National, les expulsions, les lois racistes et sécuritaires, les Z.S.P qui stigmatisent encore plus les quartiers populaires. Voilà, « l'antifascisme républicain » du PS et du MJS : la lutte contre les prolétaires, foyer d'agitation sociale légitime, la lutte contre ceux qui s'opposent à leur pouvoir.

Alors, le MJS, veut simplement récupérer la lutte antifasciste pour mieux la mettre au service de leur « Front Républicain », ils veulent récupérer la juste lutte antifasciste à des fins électoralistes, pour un parti bourgeois sur le déclin, incapable de mériter jusqu'à son nom. Nous rappelons au MJS les sacrifices de nos camarades : Clément Méric (assassiné par la garde d'élite du capitalisme qui ne les rebute pas), les quarante syndicalistes brûlés vifs par des « pro-européens » (ces mêmes personnes que le MJS soutient dans leur adhésion à l'Europe) Pavlos Fyssas (assassiné par l'Aube Dorée pour son engagement antifasciste et anticapitaliste), Carlo Giuliani (assassiné par un carabinier italien pendant les émeutes anti-G8 à Gênes).

Alors, MJS, PS, c'est votre Europe qui tue nos camarades, qui réprime les luttes, qui s'échange policiers et matériel pour mieux mutiler les contestataires. 

POUR UN ANTIFASCISME DE CLASSE ET REVOLUTIONNAIRE